50 ans

L’Association et le Musée Français de la Photographie de Bièvres fêtent leur cinquantième anniversaire

Jean-FAGE-MAN-RAY

Et pourtant, l’histoire débute en 1949. Cette année-là, Jean FAGE et son fils André créent le « Photo Cinéclub du Val de Bièvre ».

Le succès est au rendez-vous. Le nombre d’adhérents grossi régulièrement. Le club remportera sept fois la coupe de France et cinq fois le concours national de la couleur.

Jean FAGE voulait comprendre et faire comprendre les évolutions de la photographie. Pour cela il lui fallait des matériels pour illustrer les cours et conférences. C’est comme cela qu’il a commencé à rassembler des appareils  photographiques de toutes les époques, puis des ouvrages techniques et artistiques. Le bouche à oreille aidant, de nombreuses donations sont venues, ensuite, enrichir les acquisitions.

Cela a permis, dans les années 1950/60, de sauvegarder un patrimoine photographique qui risquait de disparaitre et a donné à Jean et André FAGE l’envie de conserver cette mémoire photographique et de la montrer : l’idée d’un musée était née.

Au début des années 1960, la Commune de Bièvres met un petit local à leur disposition (l’actuel local des pompiers) qu’ils s’empressent, avec l’aide des membres du Photo Club, de remettre en état. C’est ainsi qu’est né le premier musée de la photographie à Bièvres le 7 juin 1964. Un peu avant, Jean FAGE avait créé, le 10 février 1964, l’Association du Musée Français de la Photographie qui devait devenir propriétaire des collections et dont il était le président fondateur.

Il fallait faire vivre ce musée.

Jean FAGE n’eut de cesse d’en faire un musée ouvert au public ; il ne voulait pas d’un musée privé. Il proposa de donner la collection, qu’il s’acharnait à enrichir, à l’Etat qui le renvoya vers le Département de l’Essonne, nouvellement créé.

En juin 1974, le musée emménageait dans la propriété du département au 78 rue de Paris à Bièvres. Et le 19 mars 1986, Jean FAGE signait, en qualité de président de l’Association, un « acte de transfert » de la propriété des collections (donation) au bénéfice du département de l’Essonne. Cette donation était faite sous réserve d’une clause suspensive qui était la construction d’un nouveau musée départemental capable d’accueillir ces collections.

C’est à partir de ce moment que commence un long « parcours du combattant » qui voit des projets d’installation du musée au nord, à l’ouest, au sud puis au centre de la commune de Bièvres et, enfin près de la gare.

Entre 1988 et 1991, le projet de musée, puis de « Cité de l’image » se situaient au nord de Bièvres, sur un terrain dit du Bec de Canard acheté par le Conseil général à proximité du Petit Clamart.

Fin 1991, début 1992, les études portent sur la zone dite de « Favreuse » au sud, pour se déplacer ensuite dès 1992 à l’ouest au château du Bois du Rocher que l’UNESCO vendait.

Quelques aménagements et plusieurs études d’agrandissement du château plus tard, ainsi qu’un changement de majorité au Conseil général ont eu raison de ce projet. En 1999, on revient au Bec de Canard près du Petit Clamart.

Là, c’est l’ampleur du projet qui crée des difficultés ; en effet, il était prévu un multiplex, des restaurants et des boutiques en même temps que le musée. Après de nombreuses tentatives, il s’est avéré impossible de réduire la taille des équipements connexes au musée ; le projet a été abandonné.

En 2003, c’est la Commune qui propose un nouveau site, juste en contre bas de la mairie. Après diverses études, le Conseil général donne son accord. La Commune modifie son POS pour permettre la réalisation. Mais, après une longue période d’attente, le Conseil général estime, fin 2008, début 2009, que les coûts de construction sont devenus trop importants. Il annonce, en juin 2009, qu’il abandonne Bièvres pour installer le musée à Etiolles dans un bâtiment qui lui appartient.

Levée de bouclier ; rien n’y fait.

Un nouveau terrain, situé à proximité de la gare, que le Maire de Bièvres avait proposé fin 2008 n’est pas retenu.

En 2011, un nouveau président au Conseil général reprend le dossier et renonce à Etiolles. Les contacts sont maintenus avec une volonté d’aboutir. En juin 2013, il annonce le lancement d’une étude d’opportunité. Il s’agit de rechercher le meilleur choix d’implantation du musée, en considérant que la notoriété de Bièvres en matière de photographie doit être valorisée et que les aménagements prévus sur le plateau de Saclay peuvent créer des synergies.

L’équipe chargée de cette étude a été sélectionnée à l’automne 2013 pour rendre ses conclusions en 2014.

Pendant tout ce temps, le musée s’est développé ; les collections se sont enrichies grâce à des donations faites à André FAGE lorsqu’il était Conservateur et à des acquisitions par le Conseil général.

La numérisation d’une partie importante des matériels et des images a permis un accès au public que la place disponible au musée ne permettait pas.

La collection de Bièvres est exceptionnelle ; une expertise réalisée en 1983 l’avait déjà souligné ; sa capacité à montrer les évolutions techniques et technologiques est unique.

Il reste à espérer que l’Association, qui porte les collections de Jean et André FAGE depuis cinquante ans, depuis l’ouverture du musée, pourra bientôt parfaire la donation voulue par ses pères fondateurs lorsqu’un nouveau musée sera réalisé.

Jean FAGE nous a quittés en 1991, son fils André en 2012, laissant orphelins ceux qui les avaient accompagnés dans cette aventure ; nous leur devons bien cela.